La guerre n'est pas toujours ce que l'on croit

La guerre n'est pas toujours ce que l'on croit

Kyiv (Ukraine), 24 juin 2024

Difficile de dire quelque chose d'un pays que l'on découvre sans tomber dans des banalités ou des géneralisation. Alors je vais parler de ce que mes yeux voient, et de mes impressions, et tenter de ne pas en faire des géneralités.

Tout d'abord la situation est déstabilisante dans ce qu'elle offre est du domaine de l'innatendues.
A qui croit arriver dans un pays dans une guerre "totale", où les desctructons sont légions, l'armée omniprésente, et les bombardements visibles et quotidiens, iel arrivera en fait dans un pays où un touriste de passage aurai quelques difficultés à détecter les signes du conflit en cours.

Alors bien sur il y a les alertes aériennes presque toutes les nuits (et aussi parfois le jour), qui font que les nuits sont parfois émaillées de réveil nocturnes. Il y à la multiplicité des hommes en uniforme dans les villes, se dirigeant vers les gares, ou se promenant simplement le weekend mains dans la main avec leur compagne, et il y a aussi, les check-points entre les villes - parfois lourdement gardés - où les controles d'identités peuvent parfois être poussés.

Mais hors de cela, que reste-t-il de visible à l'intérieur des villes ?
Des terrasses de cafés, de restaurants et de bars animées, où les ami.e.s et familles passent ensembles du temps en soirée, et les weekend. Des lieux où les habitant chantent, dansent, et vive une vie - qui semble - paisible, loin des concerts de la destruction. Une jeunesse que l'on sent ouverte sur le monde, européanisé, connectée, libre, et liée par une farouche volonté de vivre quoi qu'il en coûte.

Dans le quotidien des cités la guerre est ailleurs.\nLoin des canons et des champs de batailles, la guerre est dans les coeurs et les symboles. Si de prime abord celle-ci ne semble pas avoir de materialité, c'est qu'elle est en fait en chacune des personnes que l'on est amené à croiser.
Il suffit de se promener dans les parcs publics, pour y découvrir chaque weekend des familles portant les portraits des proches morts au combats, et pour lesquel une petite cérémonies militaire est organisée, suivie d'une action symbolique auquel les familles participent comme le planté d'un arbre en mémoire de l'etre cher.e ayant donné.e sa vie. Déchirante ces scènes en sont aussi banales, tant l'horreur de cette guerre touche chaque famille.
Chaque personne, parent, enfant,adelphe, ami.e semble avoir connu la perte d'un.e etre chér.e, et tente de masquer cette dernière au fond de lui, tant la place pour la douleur semble être peu présente. Nombreuses sont les personnes avec qui il m'a été possible d'échanger, qui au détour d'une conversation confient la perte d'un ou plusieurs proches mort au front.

C'est lui dont tout le monde parle : ce front, long d'un millier de kilometre, et large - dans sa partie la plus active - d'une quarantaine de kilométre, où la mort engloutie chaque jour un peu plus l'hmanité des femmes et des hommes qui y vivent. Ici tout le monde affirme savoir ce qu'il se passe à chaque endroit de cette ligne, s'enorgeillant de détenir des renseignements, précis de tel.le ou tel.le ami.e présent.e sur le front, quand ses memes renseignements sont en fait disponible sur des boucles Telegram largement accessible à qui sait les chercher.

Dans cet espace hybride qu'est devenu l'Ukraine, chacun.e tente de trouver sa place et une parade pour continuer à vivre, au milieu de cette guerre qui est venue percuter le quotidien d'une société qui donne l'impression de vivre une profonde mutation.